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Notre histoire

Voici un article de journal paru lors du centième anniversaire de l'école en 1975 :

" Celui qui a le privilège de visiter les combles d'une des ailes de l'Institut de la Providence, peut lire sur une très vieille poutre cette date : 1411. Il tient ainsi la preuve matérielle que le centenaire qu'il vient voir est un vieux coquet qui cache un âge beaucoup plus vénérable. En effet, si l'Institut de la Providence fête ses cent ans cette année, les vestiges sur lesquels il s'est érigé ont un passé historique qui remonte au XVe siècle ainsi qu'en témoigne l'inscription que nous y avons trouvée.

Mais, en fait, la - Cancelrij -. qui désigne encore toujours l'école actuelle, située à l'angle de la rue des Déportés et de la rue Fabry, est une construction du milieu du XVIe siècle. Elle fut achevée en 1553 par Hieronymus Vandernoot, Chancelier du Brabant (d'où le nom de Chancellerie ou Cancelrij) et premier échevin de Bruxelles qu'il ne faut pas confondre avec Henri-Nicolas Vandernoot accusé plus tard de conspiration avec les Hollandais. La famille Vandernoot devait ultérieurement donner encore plusieurs hommes politiques au pays, contribuant ainsi à maintenir l'appellation donnée originairement à leur maison:  La Chancellerie. 

Elle changea d'ailleurs bien des fois de propriétaires et connut diverses affectations: d'abord ferme, puis maison de maître, elle redevint à nouveau métairie sous l'appellation de "  Pachthof  De Wandeleer ", avant de servir d'école communale.

En 1603, la Chancellerie appartint à Maître Augustin Billewijck et plus tard, par succession, elle passa entre les mains de Balthazar d'Armstorff et de Catherine van Billewijck, son épouse.  Balthazar d'Armstorff était, paraît-il, le fils de Pierre d'Armstorff qui fut treize fois échevin et quatre fois bourgmestre de la Ville de Bruxelles. Les filles de Balthazar d'Armstorff vendirent la propriété qui, en 1714 appartint aux Goupy de Quabeek.   Redevenue, en 1836 propriété de la famille Vandernfoot, la - Cancelrij - fut vendue quelques années plus tard au notaire de Woluwe Saint-Lambert, Henri Van Keerbergen, alors propriétaire du  " 't Sas ".  Le notaire Van Keerbergen devait revendre la Chancellerie en 1841.

Et c'est vers cette époque que commence l'histoire de l'Institut de la Providence, appelé aussi I'Ecole de la Chancellerie ou, plus simplement, I'Ecole des Sœurs  de la rue des Déportés.
Nous sommes dans les années 70 du XIXe siècle. La Chancellerie est alors une école communale. Le ministre Malou avait acheté le bâtiment et désirait en faire une école catholique pour filles. Ce projet ne se réalisa pas sans difficultés.   On était (déjà !) en pleine lutte scolaire et une polémique se déchaîna dans la presse de l'époque. Mais, le ministre Malou fit, dès 1874, des démarches auprès des Soeurs de la Providence de Champion pour qu'elles créent l'école. C'est ainsi que trois religieuses -  les Sœurs Marie-Paule, Marie-Candide Stas et Louisiana Michiels arrivèrent à la " Cancelrij " et y fondèrent l'actuel Institut de la Providence.  Ces Sœurs étaient de très bonnes éducatrices, et elles devinrent rapidement les conseillères de la paroisse, un peu médecins, aussi, car elles connaissaient des tas de remèdes pour guérir de nombreux maux. Tant et si bien que les paroissiens de l'époque avaient pour habitude d'aller voir " Ma Sœur " lorsque quelque problème les préoccupait. Les Sœurs avaient aussi construit, à l'intérieur des bâtiments, une grotte qui servait de lieu de dévotion, mais elle dut disparaître en raison de menaces d'inondations. 
En fait, beaucoup d'anciens habitants de Woluwe-Saint-Lambert ont été éduqués à l'école de la Providence. Et les adultes d'aujourd'hui se souviennent des récits que leur en firent leurs grands-parents. Pour ces derniers, le symbole de l'Institut était Sœur  Candide qui fut particulièrement appréciée pour sa bonté légendaire et dont nous possédons, par chance, une photographie. Ce souvenir est précieusement conservé aujourd'hui à l'Institut et c'est pourquoi Sœur Candide occupera une place privilégiée dans la célébration du centenaire de l'Institut.

Mais, revenons à l'historique de l'établissement.  Ainsi que nous vous l'avons dit, la " Chancellerie " devint une école catholique au cours de l'année scolaire 1874-1875.  Quant à l'école communale, elle fut construite dans le bâtiment qui abrite aujourd'hui la bibliothèque paroissiale rue Madyol.

Jusqu'en 1938, c'est la famille Malou et ses descendants (les d'Huart, de Broqueville. de Bourblanc, de Jamblinne de Meux qui soutinrent l'école de leurs deniers personnels.  En 1938, la Chancellerie devint la propriété de la paroisse Saint-Lambert.  Immédiatement, Monsieur le Curé Vanderoost fit ajouter une aile aux bâtiments devenus trop petits.

En, 1960, Champion rappelle ses Sœurs à la maison-mère. Et l'actuel doyen Stoffijn raconte, non sans malice, cette anecdote : "Lorsque les Sœurs de la Providence partirent, elles décidèrent de faire sonner la cloche pour la dernière fois. Et le bâton leur resta dans la main... ".

La cloche était effectivement très vieille. Elle avait sonné pendant nonante ans.  Elle sera installée dans le hall de l'Institut et elle portera, gravée à l'intérieur, l'histoire de l'établissement.  Quant à la nouvelle cloche de vingt kilos, elle perpétuera le culte pieux que les vieux habitants de Woluwe portaient à Sœur Candide, grâce à cette inscription : "Tibi simus Candida Concordes " (ce qui peut se traduire par : "Que nous te soyons, Candide, unis par des sentiments identiques.")
 
Donc, en 1960, les Sœurs de la Providence sont relevées par les religieuses Annonciades d'Heverlee. Elles sont quatre sœurs, dont seule Sœur Anne-Thérèse est encore présente. Quand elles arrivent, la réaction du Doyen est laconique : "Ce n'est que ça ! ".   Et, pourtant, dès ce moment, l'Institut ne cesse de prendre de plus en plus d'importance. En 1962, a lieu la pose de la première pierre de l'actuel complexe sur les anciennes fondations (32 nouvelles classes). C'est notre bourgmestre, le baron Donald Fallon, qui eut l'honneur d'accomplir cette tâche symbolique. En 1963, Son Eminence le Cardinal Suenens, archevêque de Malines-Bruxelles, consacre les nouveaux bâtiments ... ad multos annos.

Et voilà, pour la petite et la grande histoire de l'Institut!

Sur le plan de l'enseignement, l'école est très appréciée et ne cesse d'ailleurs d'améliorer tant son infrastructure que les possibilités offertes aux jeunes qui la fréquentent.  Avant 1960, l'école ne comptait qu'un enseignement gardien et primaire (plus le 4e degré), mixte et bilingue, avec un réel rayonnement. Depuis lors, le 4e degré a été transformé en section commerciale secondaire qui dispense un enseignement du même niveau que celui des humanités et qui permet l'accès aux études supérieures.

Entre 1959 et 1974. la population scolaire est passée de 500 élèves à environ 1.300.  En 1967, furent construites six nouvelles classes et un réfectoire pour la section primaire néerlandaise. A partir de la rentrée scolaire, de nouvelles annexes seront ouvertes: un kinderdagverblijf et un prégardiennat français.

Pour illustrer le rayonnement de l'enseignement secondaire de l'Institut de la Providence, il suffit de dire que, depuis 1966, près de la moitié des élèves font des études supérieures : médecine, interprétariat, sciences commerciales, romanes, chimie industrielle, pédagogie, kinésithérapie, secrétariat médical, régendat, enseignement, éducation physique... Dans les deux sections (francophone et néerlandophone) sont donnés, en outre, des cours de français, néerlandais. anglais, allemand et de sténodactylo dans les deux langues nationales. 


Bref: l'enseignement donné à l'Institut de la Providence est apprécié et efficace. "

 

Extrait de "Si Woluwe m'était conté", M. Villeirs, musée communal, 2002.

 

Jules Malou, l’enseignement libre et la lutte scolaire.

 

Quand, en 1875, il décide de fonder une école confessionnelle pour filles à Woluwe-Saint-Lambert, Jules Malou est fixé dans notre commune depuis plus de vingt ans. Au faîte de sa gloire, il occupe les fonctions de chef de cabinet et de ministre des Finances. Il est alors le chef de file incontesté des catholiques belges. Pour diriger l’institution, il sollicite le concours de la Congrégation des Soeurs de la Providence dont la maison-mère se trouve à Champion, dans la banlieue nord de Namur. En 1879, l’école prend possession de la « Chancellerie », vieille demeure vraisemblablement érigée au XVIe siècle par un membre de la célèbre famille Vander Noot qui détenait l’honorable fonction de chancelier du Brabant. L’institut de la Providence l’occupe toujours à l’heure actuelle. Lorsqu’ils prennent les rênes du pouvoir au détriment des libéraux qui ont gouverné la Belgique de 1878 à 1884, les catholiques votent une nouvelle loi sur l’enseignement primaire qui permet aux communes de choisir entre l’adoption d’une école confessionnelle et le maintien d’une école officielle neutre.
La commune de Woluwe-Saint-Lambert, dirigée par le bourgmestre Henri Verheyleweghen et son conseil d’obédience catholique, adopte l’école libre fondée par Malou et prend la décision de supprimer l’école communale.
Elle est toutefois rapidement rouverte sous la pression des libéraux. La guerre scolaire bat alors son plein !

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